En tant que médecin généraliste, remplaçant ou installé, coter ses actes ne se réduit pas à un simple exercice administratif : c’est un moyen fondamental de reconnaître la valeur de ton travail. Une cotation bien pensée permet de facturer le temps réel passé avec les patients, de sécuriser ta rémunération, et de faire reconnaître à l’Assurance maladie l’étendue et la qualité de ton activité. Depuis plusieurs années, l’inflation, la hausse des charges (locaux, matériel, assurances) pèsent sur les revenus des praticiens. Même si les conventions médicales ont prévu des revalorisations, elles restent souvent insuffisantes pour compenser cette pression. Il est donc plus que jamais indispensable de maîtriser la cotation, d’identifier tous les actes “oubliés” ou mal côtés, et de les intégrer dans ta pratique.
Les revalorisations récentes des consultations ou des actes : qu’est-ce qui change ? Pourquoi bien coter?
Revalorisation de la consultation de base
À partir du 22 décembre 2024, la consultation de médecine générale (acte G) est passée de 26,50 € à 30 €. Ainsi que d’autres augmentations d’actes que nous ne détaillerons pas ici.
Cependant, ce “coup de pouce” ne suffit pas à compenser l’augmentation des coûts (logistique, inflation, fonctionnement, temps administratif) accumulés ces dernières années. D’où la nécessité de bien exploiter toutes les possibilités de cotation.
À quoi sert une bonne cotation ? : les objectifs concrets
Voici les principaux intérêts à coter “juste” et complètement :
- Valoriser ton temps réel : lorsque tu fais une consultation complexe, un suivi post-hospitalisation, une éducation thérapeutique ou une action de prévention (obésité, repérage, etc.), cela prend plus de temps. Si tu restes à l’acte “G” simple, ce sur-temps n’est pas rémunéré.
- Gagner du temps et éviter les oublis : avoir dans ton arsenal les codes adaptés (CSE, MSH, CCP, MIC, etc.) évite de ralentir ta facturation ou de laisser des prestations non facturées.
- Mieux représenter ton activité auprès de l’Assurance Maladie : en codant précisément ce que tu fais, tu contribues à ce que l’Assurance Maladie reconnaisse la charge de travail réelle du médecin généraliste — ce qui rend plus légitime la demande de revalorisations de certaines actes dans les futures conventions.
- Permettre de “prendre le temps” quand c’est nécessaire : si on sait que certaines consultations seront mieux remboursées, on peut accepter d’y passer un peu plus de temps sans craindre de “perte”.
- Pour les visites, indemnités, déplacements : utiliser les actes de visite (VG) ou les indemnités kilométriques (ICA) quand on se déplace permet de ne pas facturer “à zéro” le temps de transport, ce que beaucoup oublient.
- Pour chaque spécialité aussi : ce principe ne s’applique pas qu’aux généralistes — les spécialistes ont eux aussi des actes spécifiques à coter. Bien coder permet de mieux facturer, mais aussi de justifier la complexité de la prise en charge.
Les enjeux plus larges pour tout médecin remplaçant ou installé en cabinet : reconnaissance, crédibilité, futur
Donner une image réelle du travail de terrain
Si beaucoup de médecins ne cotent que les actes “simples”, l’Assurance maladie a une vision sous-estimée du travail réel des généralistes : il devient difficile de faire valoir la charge réelle, les surcoûts, la gestion des pathologies chroniques, les consultations complexes, etc. En codant mieux, tu participes à “montrer ce que fait un médecin généraliste”.
Argument pour les futures négociations conventionnelles
Les revalorisations futures (dans 2026, 2027, etc.) seront d’autant plus légitimes si les médecins généralistes peuvent prouver — via les cotations — qu’ils font des actes complexes, du temps de coordination, du suivi renforcé, etc.
La convention 2024-2029 a déjà intégré certaines mesures d’attractivité pour les généralistes (majoration en ZIP, aides à l’installation, bonifications) L’Assurance Maladie+1, mais cela ne suffit pas sans données réelles et chiffrées.
Pour le médecin remplaçants en fin d’internat, pour les jeunes médecins
Particulièrement pour les médecins remplaçants ou ceux en fin d’internat, bien coter est un levier puissant pour ne pas “donner à perte” son temps, pour « vivre » de l’activité et pour construire une crédibilité solide dès le début de leur pratique
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Bien coter en médecine générale, c’est plus qu’un simple réflexe administratif : c’est reconnaître la valeur de ton engagement, sécuriser ta rémunération, et faire avancer la reconnaissance institutionnelle du travail des médecins sur le terrain.
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